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Godzilla Minus One de Takashi Yamazaki

by Anthony del Puerto

Avec son dernier opus, le réalisateur japonais Takashi Yamazaki nous livre non seulement le meilleur de sa filmographie mais aussi, sous couvert d’un film de kaiju délicieusement vintage, une profonde réflexion sur l’ardent besoin de vivre. Un conte pacifiste bouleversant !

Godzilla Minus One

Ce sont les derniers jours de la Seconde Guerre mondiale. Pour le Japon la défaite est inévitable. Malgré cela, des officiers envoient les pilotes des trop célèbres Zéros, les kamikazes, se fracasser, se suicider sur la flotte américaine.  L’un d’eux, Koichi, en un éclair de lucidité, prétextant une avarie, se détourne avant le saut fatal, et se pose sur un îlot du Pacifique où campent une poignée de mécanos de l’aéronautique. Dans la nuit, un monstre surgit des flots : Godzilla. Koichi doit rejoindre son avion équipé d’une mitrailleuse ultra puissante. A son bord, il n’arrive pas à appuyer sur la gâchette. Le lendemain matin, l’îlot est un véritable cimetière. Lorsque Koichi retrouve ses esprits, il est entouré de cadavres déchiquetés qu’aligne le seul mécano survivant. La scène suivante nous plonge au cœur d’un Tokyo en ruine. Démobilisé, Koichi y cherche en vain les siens. Contre son gré, il va prendre en charge une jeune femme et un bébé abandonné au milieu de ce maelstrom.

Juillet 1946, l’essai nucléaire américain sur l’atoll de Bikini a donné une puissance phénoménale à Godzilla.

Lorsqu’il réapparait, il est devenu, en plus d’une force colossale se régénérant à la moindre blessure, une véritable arme atomique. Son objectif : effacer Tokyo de la surface terrestre. Se distinguant de la cohorte de films sur Godzilla, la réalisation de Takashi Yamazaki, sans faire l’impasse sur des scènes spectaculaires, se focalise sur le traumatisme de la guerre subi par Koichi. Comment vivre avec ce sentiment de lâcheté, d’autant qu’au Pays du Soleil Levant les codes de l’honneur… Savoureusement régressif, ce film nous emporte pendant deux heures vers les premières images cinématographiques du lézard géant avec une confondante naïveté de ton qui n’est bien sûr qu’apparence. Vive la paix et vive… la vie !

Pour des raisons de distribution, ce film, qui fait un tabac monstrueux Outre-Atlantique, n’est projeté que jusqu’au 31 janvier 2024. Précipitez-vous !!!

Robert Pénavayre



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