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Second tour, un film d’Albert Dupontel

by Anthony del Puerto

Fable politique douce-amère

Le 4 avril 1968, le candidat aux primaires démocrates américaines, Bob Kennedy, fait un discours particulièrement émouvant à Indianapolis dans lequel il annonce l’assassinat de Martin Luther King. Deux mois après c’est lui-même qui tombera sous les balles d’un tueur. Pourquoi cette référence historique au sujet de Second tour ? Simplement parce qu’elle a été la source d’inspiration d’Albert Dupontel.  Celui-ci, pour son dernier opus, nous met dans les pas d’un candidat à la magistrature suprême française : Paul Henri Mercier. En apparence pas du tout taillé pour un tel emploi, Mercier, ce fils d’une famille bourgeoise, semble cacher un secret. Ce dernier va mettre une fine équipe de télévision : Mlle Pove et Gus, son cadreur, sur les dents, d’autant que la dénommée Pove fait son retour en Politique après un passage qui tient du purgatoire au Sport. Gus, qui a appris à lire sur les lèvres des joueurs de foot, découvre un échange discret entre Mercier et son garde du corps qui les met sur une piste plus dangereuse qu’ils ne croyaient. La fable aux contours médiaticos-politicos-écolos peut commencer.

Cécile de France (Mlle Pove) et Nicolas Marié (Gus) – Photo : Jérôme Prébois
Cécile de France (Mlle Pove) et Nicolas Marié (Gus) – Photo : Jérôme Prébois

Si les comédiens sont toujours à leur sommet, avouons que le scénario, une tragi-comédie du pouvoir, n’atteint pas les mêmes hauteurs.  Un brin complexe il prend des chemins de traverse qui finissent par diluer le rythme en le faisant zigzaguer. Heureusement cela n’empêche pas Cécile de France d’être une Mlle Pove hilarante de naturel, Albert Dupontel lui-même épatant dans un double rôle dont je vous laisse la surprise, enfin Nicolas Marié, Gus irrésistible en perpétuelle victime des saillies incontrôlables de sa journaliste.

Robert Pénavayre



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