Entre écologie et surendettement
Les films signés des deux compères les plus justement célébrés du cinéma français sont du genre à ne pas laisser passer. Leur dernier opus est une passerelle, à hurler de rire, entre l’écologie et le… surendettement.
Albert et Bruno sont deux quadras un peu sur la touche, perclus de dettes qu’ils ne peuvent honorer. Ils se croisent dans un mouvement associatif et militant écolo dans lequel ils vont, sans aucune conviction, s’incruster comme deux parasites. A vrai dire, outre profiter des bières et des chips gratuites distribuées à volonté lors des réunions, l’une des militantes, Cactus, les a particulièrement attirés. C’est le cadre d’une comédie assez grinçante sur la consommation de masse, le surendettement qui va avec et … l’écologie. Toledano et Nakache mettent en scène un Black Friday aussi hallucinant que réaliste, une séquence qui fait plutôt rire jaune par son authenticité et sa violence. La suite appartient, par son ton, son rythme et son contenu, à l’univers de ce que le cinéma italien a produit de plus grandiose. Et ceci est à la gloire de nos deux réalisateurs qui, d’ailleurs, ne cachent pas leur admiration pour ce genre transalpin. Ce film réserve, in fine, une séquence qu’il vous appartiendra de décoder. Soit elle vous plonge en plein onirisme, soit…
Le casting retenu est des plus convaincants. Pio Marmaï (Albert) et Jonathan Cohen (Bruno) se disputent en vain la vedette, chacun excellant dans son style. Noémie Merlant en Cactus incarne une militante pure et dure qui cache bien des secrets inavouables dans ce milieu. Mathieu Amalric en gourou de la rééducation des surendettés vous offre une jubilatoire surprise de taille. Bref, un film aussi ambitieux que maîtrisé qui ajoute une belle pierre à l’édifice cinématographique des deux réalisateurs.
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