Natacha Appanah publie La mémoire délavée aux éditions Mercure de France. Un récit familial sensible et profond.
Ils avaient quitté l’Inde pour l’île Maurice. Eux, ce sont les aïeux, ceux qui espéraient une vie meilleure. Une vie d’espoir. Hélas, leur destin serait autre. Arrivés à Port-Louis, ils sont affublés d’un simple numéro. Leur déshumanisation ne fait alors que commencer. On les envoie sur les champs de cannes à sucre. Ils remplaceront les esclaves noirs. Le quotidien devient labeur et souffrance. Impossible de se plaindre, impossible de faire autrement. Il faut obéir et se tuer à la tâche. Au mieux, on peut devenir contremaître, avoir un bout de terre, cultiver un terrain. A moins qu’il soit possible de résister ?
L’autobiographie d’une émancipation
Natacha Appanah ne se contente pas de raconter la migration de ces ancêtres en 1872, elle remonte également le fil du temps. Apparaît alors le grand-père. Homme de courage qui va rompre avec le destin funeste et qui va chercher à s’élever malgré la discrimination. Les choix du grand-père seront décisifs pour gagner en dignité et liberté. Un héritage que porteront les générations futures.
A travers l’histoire personnelle, Natacha Appanah raconte une histoire collective et familiale. Le texte est accompagné de photographies, témoins de cette réalité. Il s’agit ici d’un travail de mémoire pour ne pas oublier d’où l’on vient. Un récit certes très documenté mais qui restitue toute sa sensibilité avec pudeur et détermination.
Natacha Appanah, La mémoire délavée, Mercure de France.