Une brûlante actualité
Lorsque les prémices de l’écriture de ce film ont vu le jour, il y a pas mal d’années, le réalisateur n’imaginait pas qu’à sa sortie il serait d’une aussi brûlante actualité. En effet, le fil rouge du scénario n’est autre que l’Intelligence Artificielle. Résultat, un long-métrage qui interpelle sérieusement tout en étant, avouons-le, un grand plaisir cinématographique.
2065, la planète est divisée en deux. D’un côté l’Occident, de l’autre la Nouvelle Asie. Suite à un accident nucléaire qui a fait des millions de mort en Amérique, et que l’on pense perpétré par l’Intelligence Artificielle, celle-ci a été bannie, combattue et anéantie. Mais voilà, en Orient il n’en est pas de même. Robots, simulants et humains cohabitent parfaitement. L’Occident est persuadé que l’IA prépare un attentat contre lui et décide de partir à la recherche de la source de son pouvoir. Pour cela elle infiltre un agent, Joshua (John David Washington excellent !). Il vit une idylle de rêve avec Maya sur une île de carte postale. Alors qu’il va enfin découvrir la fameuse source de l’IA, des commandos occidentaux pas très futés fichent tout en l’air. Une attaque meurtrière élimine même Maya. Cinq ans après, les recherches pour localiser et détruire la source sont toujours le but suprême des autorités occidentales. Sorti des affaires, Joshua est malgré tout sollicité par l’armée pour retourner sur le terrain, d’autant que d’après leurs renseignements, Maya est peut-être toujours vivante.
La suite, vous vous en doutez, mais ce que vous allez voir relève d’une expérience étonnante. C’est tout d’abord un fabuleux voyage en Thaïlande, au Vietnam, au Cambodge, au Népal, en Indonésie car toutes les scènes extérieures sont en décor naturel sur lesquels ont été incrustés les effets spéciaux. Spectaculaires bien sûr. Mais ce qu’il y a de plus surprenant dans ce film qui souligne les conséquences encore insoupçonnées de nos jours de l’IA, c’est qu’il ne nous apparaît pas comme un film de science-fiction. Même s‘il met en scène une technologie délirante mais que l’on devine déjà, nous entrons dans cette histoire comme s’il s’agissait de notre actualité. En flirtant avec Blade Runner, il développe aussi l’autonomie de pensée et de réflexion des robots. De quoi faire frémir … Surtout lorsque la source est découverte.
Une réalisation virtuose achève de nous convaincre que nous tenons là un nouveau style de SF de très haut niveau. Nous n’en attendions pas moins du réalisateur de Rogue One : A Star Wars Story (2016).
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