Léonor de Récondo publie Le grand feu aux Editions Grasset. L’itinéraire d’une jeune fille à la découverte de l’intense.
Ilaria Tagianotte vient de naître. Dernière d’une lignée déjà nombreuse. Mais pour celle-ci la mère a d’autres projets. Placer la nouvelle-née à la Pietà. Il s’agit d’une institution vénitienne qui recueille les orphelins et qui les éveille à la musique. Afin que la prieure accepte de recueillir l’enfant, car Ilaria n’est pas orpheline, la mère propose d’offrir des tissus et de tailler des costumes. Tout, pourvu que la petite puisse grandir dans l’institut. Il ne s’agit pas de l’abandonner, mais plutôt de lui offrir une destinée autre. Peut-être celle d’une grande cantatrice ou musicienne. Nous sommes en 1699 et la vie à Venise est devenue précaire. Les parents, marchands d’étoffes, n’ont pas de grands rêves à offrir. Alors, entre tristesse et espoir, l’enfant est confiée à la Pietà.
Les étincelles d’une vie
Dès le plus jeune âge, Ilaria découvre la musique. Le violon, plus précisément. Elle est subjuguée par la musique mais aussi par le chant d’une de ses camarades qui est la préférée du non moins célèbre Antonio Vivaldi. Toutes veulent apprendre avec le grand maître. En attendant, Ilaria découvre également l’amitié avec Prudenza. Ce genre d’amitié qui bouleverse une vie. Avec Prudenza, tout est facile et joyeux. Prudenza lui ouvre les portes du monde extérieur. Et chaque sortie hors de la Pietà devient des instants d’émerveillement. Jusqu’à la rencontre avec Paolo, le frère de Prudenza.
Au fil de sa vie, Ilaria va découvrir la musique en devenant la copiste de Vivaldi, mais elle va aussi connaître la passion avec toute l’intensité de ses 15 ans. La jeune fille sera prise dans un tourbillonnement exquis que seuls les mots de Léonor de Récondo pouvaient transcrire. En effet, on replonge une fois encore dans le charme subtil et puissant de l’écrivaine.
Léonor de Récondo, Le grand feu, Grasset.