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Le Livre des solutions, un film de Michel Gondry

by Anthony del Puerto

Les affres d’un cinéaste

Dans son dernier opus, le réalisateur nous parle beaucoup de lui et de sa bipolarité. Il le fait au travers d’un film mettant en scène un alter ego complètement déjanté incarné à la perfection par un Pierre Niney dont le sombre soleil illumine un talent de dingue !

Pierre Niney – Crédit : Thomas Lavelle
Pierre Niney – Crédit : Thomas Lavelle

Marc (Pierre Niney) est réalisateur d’un film qui n’est pas encore terminé mais dont les producteurs décident de se retirer. Marc enclenche aussitôt le Plan B.  Il s’enfuit avec quelques écrans et la table de montage direction les Cévennes chez sa tante Denise (Françoise Lebrun bouleversante d’empathie). Avec l’aide de sa monteuse Charlotte (Blanche Gardin incroyable de résilience) et de sa directrice de production Sylvia (Frankie Wallach), sans oublier Carlos (Mourad Boudaoud épatant) son souffre-douleur, preneur de son passant son temps à.… tousser, Marc décide de terminer son film.  Et voilà la fine équipe en proie aux vicissitudes mentales et artistiques du cinéaste. Avec 10 000 idées à la seconde, les unes plus improbables que les autres, mais qu’il décide d’explorer tout de même, c’est Michel Gondry qui se livre quant à sa pathologie mentale et, surtout, sa démarche créative. Aurait-il pu trouver meilleur interprète pour cela que Pierre Niney ? Il y a peu de chance tant ce comédien a déjà prouvé, et de quelle manière, combien il savait se glisser dans les personnages les plus divers avec toujours la même acuité de ton. Du côté sombre avec Boîte noire ou Goliath, au comique le plus déjanté avec OSS 117 : Alerte rouge en Afrique noire, le voici au milieu d’un gué virtuose sur lequel il nous fait autant sourire que frémir. Quel talent ! En creux bien sûr Michel Gondry évoque l’incroyable parcours d’un film jusqu’à sa finalisation et sa diffusion, la pugnacité de son réalisateur, le total abandon à ce dernier des équipes techniques, les trahisons, etc.  Et avant tout la folle et forcenée croyance du cinéaste en son œuvre. Hallucinant autant qu’halluciné, Pierre Niney, en mode marsupilami de la caméra, porte finalement ce film sur des sommets de pure émotion.

Robert Pénavayre

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