Réhabilité et rénové par la mairie de Toulouse, le Castelet de la prison Saint-Michel renferme un patrimoine vieux de plus d’un siècle et demi. Une exposition permanente y est installée afin de restituer l’histoire du lieu à travers un parcours d’évocation et d’interprétation.
L’exposition permanente proposée au sein du Castelet, permet d’évoquer de nombreux aspects essentiels à son histoire. Ce projet découle d’un long travail de recherche au sein de la collectivité afin de mettre en lumière les métiers pénitentiaires, le quotidien des détenus, l’architecture du lieu, ou encore l’histoire de la prison lors de la Seconde Guerre Mondiale.
On y retrouve des installations audiovisuelles, mais aussi une scénographie avec des cartels, divers dispositifs pour aborder l’histoire de la prison. « On a été face à une très grande quantité d’informations, c’est plus d’un siècle d’histoire donc on a essayé de trouver les meilleurs outils pour donner cette histoire aux visiteurs, sans être trop encyclopédiques », explique Marie-Madeleine Rotelli, Chargée de mission Histoire et Muséographie pour la direction générale de la culture à la Mairie de Toulouse. L’idée de l’exposition est donc de ne pas submerger le visiteur avec du contenu trop intégral. Un moyen de susciter la curiosité et de donner envie d’en apprendre davantage. Durant le parcours de visite, on retrouve des salles thématiques et une salle avec une partie des données inventoriées par les membres du projet.
L’aspect social de la prison Saint-Michel
Afin de créer cette exposition, des groupes de projets, concentrant divers corps de métier, se sont investis dans un long travail de conception de contenus, de muséographie, de scénographie, et surtout un vrai travail de recherche et d’archives. Sans oublier les associations, les riverains et un comité scientifique pour apporter des éléments et participer à la réflexion autour du lieu. De nombreuses collaborations puisque ce lieu est particulièrement chéri par les habitants. Le quartier s’est plus ou moins créé autour de la prison ; et certains commerces étaient donc placés stratégiquement, comme l’ancien bureau de poste.
Le comité de quartier Saint-Michel a lancé un appel à témoignages afin de recueillir des données plus humaines. Des surveillants, des gardiens, et même d’anciens prisonniers y ont répondu. « Nous n’avions pas de plans récents et ce n’était pas toujours évident de restituer les différents espaces, ni de savoir comment étaient placées les différentes populations carcérales. On a pu nous déplacer dans la prison avec les personnes qui y étaient réellement », explique Marie-Madeleine passionnée par les échanges qu’elle en a tirés.
À force d’échanger et de se renseigner, un point saute aux yeux de Marie-Madeleine, l’attachement au lieu. Il y avait un vrai côté social dans la prison de Saint-Michel, les détenus pouvaient discuter entre eux, échanger avec le personnel, le lieu grouillait de vie finalement. En toute logique en vue de son emplacement, les bruits de la ville sont également audibles et rajoutent à ce côté social. L’exposition soulève donc une autre question, l’évolution des établissements carcéraux.