Olivier Charneux publie Le Glorieux et le Maudit aux Editions Seuil. Le portrait délicat d’un auteur qui a marqué son époque mais aussi la vie de Jean Cocteau.
Jean Desbordes est un jeune provincial qui rêve de devenir poète. Il vit avec sa mère et sa sœur, mais aspire à un destin plus grand. Il décide alors d’écrire à Jean Cocteau qu’il admire. Il aimerait que ce grand auteur lise ses poèmes. Cocteau accepte et une correspondance s’établit. Cocteau est encore sous le choc de la perte de Raymond Radiguet, l’écrivain de génie et l’amoureux. Desbordes, avec sa jeunesse, lui rappelle un peu Radiguet. Cocteau décide de le rencontrer. Desbordes arrive à Paris avec sa sœur, persuadé que sa vie va enfin changer.
Sous l’aile d’un mentor
Cocteau est sous le charme du jeune homme fougueux, mais aussi de ses écrits. Il décide de l’aider. De le faire entrer dans les cercles littéraires afin que sa poésie soit publiée et connue de la France entière. Cocteau est persuadé de révéler un grand auteur. Après tout, se rappelle-t-il, n’a-t-il pas eu raison avec Radiguet ? Mais c’est aussi une aventure amoureuse qui va lier très fort les deux hommes. Ils ne se quittent plus, ils vivent ensemble, ils écrivent dans la même pièce, ils s’inspirent mutuellement. Une idylle parfaite jusqu’à ce que la drogue et les doutes jouent les trouble-fête. Cocteau et Desbordes partent en cure de désintoxication. Mais au bout de quelques semaines, ils craquent à nouveau. Les disputes et jalousies s’ensuivent jusqu’à la rupture.
Desbordes doit dès lors apprendre à vivre sans Cocteau, même si celui-ci restera toujours attentif à son avenir. Un avenir qui semble aujourd’hui oublié alors que Desbordes fera encore de nombreuses choses. Il entrera dans la résistance et jouera un rôle qui aurait dû le placer au rang de héros de la nation.
Olivier Charneux rend un hommage touchant à Jean Desbordes. Il réhabilite sa place auprès de Jean Cocteau mais aussi au sein de la littérature française. Cet éloge est enfin l’occasion de se replonger dans une époque passionnante d’avant-guerre et dans la vie culturelle d’alors.
Olivier Charneux, Le Glorieux et le Maudit, Seuil.