Véronique Ovaldé publie Fille en colère sur un banc de pierre aux Editions Flammarion, une passionnante fresque familiale.
Aïda vit à Palerme depuis de nombreuses années. Depuis qu’elle a été bannie de chez elle. Jusqu’au jour où une de ces sœurs Violetta l’appelle. Le père, Salvatore, vient de mourir. Aïda peut retourner à Iazza. Et pourtant sa venue rend nerveux tout le monde. A commencer par les sœurs. Comment faire comme si de rien lorsqu’on ne s’est pas adressé la parole depuis une quinzaine d’années ? Aïda arrive sur l’île. Sans amertume, sans reproche. Elle est là pour enterrer le père. Sauf qu’il est impossible de ne pas faire ressurgir le passé. Ce lieu si douloureux, ce lieu du drame.
Déterrer la vérité
Personne ne veut en parler, mais elle est dans toutes les mémoires. Mimi. La petite sœur disparue un soir de carnaval. Que s’est-il passé ? A qui la faute ? Facile de trouver les coupables idéaux. De montrer du doigt. Alors on préfère ne plus en parler. Sauf que les non-dits commencent à peser lourds. A étouffer les trois sœurs en quête de vérité ou de silence. Il serait mieux qu’Aïda reparte et vite. Voilà ce que pensent Gilda et Violetta. Les deux sœurs supportent mal la présence de leur cadette. Mais Aïda n’en a pas encore fini avec cette souffrance du passé.
Véronique Ovaldé s’immisce dans les silences et secrets d’une famille qui n’a pas tout réglé. Par ailleurs, la construction narrative met en place un suspens délicieux comme un album familial consulté dans le désordre. Une scène par ci, un événement par là. On avance par petites touches avant de reconstituer le puzzle d’une famille éclatée. Une pépite en cette rentrée littéraire d’hiver.
Véronique Ovaldé, Fille en colère sur un banc de pierre, Flammarion, 304 p.