Korngold, Shostakovich, la jeunesse n’a pas froid aux yeux
Vendredi 21 octobre, à 20h, à la Halle, concert de l’Orchestre national du Capitole. Les musiciens sont dirigés par un tout jeune chef, Tarmo Peltokoski. Au programme, échauffement avec The Lark Ascending de Ralph Vaughan Williams. Puis, le Concerto pour violon de Korngold avec pour soliste Chad Hoopes. Suivra le phare des symphonies de Chostakovitch, la N° 5.
The Lark Ascending (L’envol de l’alouette) est une charmante pièce pour violon et orchestre en un seul mouvement d’une quinzaine de minutes, qui peut être donnée aussi sous forme de concerto. Confirmation reçue que Chad Hoopes tiendra bien aussi la partie soliste de cette œuvre.
C’est le jeune américain Chad Hoopes qui se frotte au Concerto pour violon et orchestre en ré majeur, op. 35, concerto reconnu comme étant parmi les plus ardus du répertoire. Ce prodige de l’archet a très rapidement rejoint le firmament des violonistes, acclamé où qu’il se produise depuis son adolescence, doté d’une virtuosité “à couper le souffle“ et d’une magnifique sonorité. Il joue du violon Samuel Zygmuntowicz de 1991, anciennement propriété d’Isaac Stern.
Quant au chef, Tarmo Peltokoski, sa venue est tout simplement événementielle. Né dans le chaudron de la musique, en Finlande ce qui lui a permis de tomber illico dans le giron du gourou de la direction d’orchestre, le dénommé Jorma Panula, sa boussole au départ s’est bloquée sur… Richard Wagner. Quand il s’est rendu compte que le piano ne pouvait suffire pour “faire“ cette musique, il s’est dit, il me faut un orchestre. Il avait alors…11 ans ! En deux mots, son logiciel est particulier, et le mot est faible. Sa biographie pour un musicien de 22 ans parle toute seule. Quelques bribes !
Il s’est vu décerner en janvier 2022 le titre de « principal chef invité » par la Philharmonie de Brême, le premier chef d’orchestre à occuper ce poste en 42 ans d’histoire de l’orchestre.
En mai 2022, il est nommé directeur musical et artistique de l’Orchestre symphonique national de Lettonie. Il entame son mandat lors de la saison 22/23. Il a ensuite été nommé chef invité principal du Philharmonie de Rotterdam. En août 2022, à l’âge de 22 ans, il termine son premier cycle du Ring de Wagner au Festival Eurajoki Bel Canto. On n’énumère pas ses débuts couronnés de succès à la direction de grandes phalanges jusqu’à l’été 2022.
Au cours de la saison 22/23, Tarmo Peltokoski dirigera entre Hong Kong, Toronto, Berlin, Dresde, Berlin, Düsseldorf, Göteborg, San Diego avec une halte à Toulouse, mais oui !!. Il reviendra au Festival Eurajoki Bel Canto pour diriger Tristan et Isolde. Bien sûr, les plus grands solistes veulent travailler avec lui.
Egalement pianiste de renom, son jeu de piano a été récompensé dans de nombreux concours et il s’est produit en tant que soliste avec tous les grands orchestres finlandais. En outre, Tarmo Peltokoski a également étudié la composition et l’arrangement, et aime particulièrement la comédie musicale et l’improvisation. Il m’a été confirmé que son cerveau ne comporte bien que…deux hémisphères !
Fascinant, non ?
Ce concerto est composé par Erich Wolfgang Korngold, musicien dont tous les amateurs de lyrique ont pu apprécier il y a trois ans l’opéra Die tote Stadt – La Ville morte – pour sa création au, maintenant, Opéra national du Capitole. Une découverte ovationnée. Korngold a 23 ans quand il le compose. L’histoire du concerto lui-même est captivante (voir ci-dessous)
I. Moderato mobile
II. Romance. Andante
III. Finale. Allegro assai vivace Durée : 25’
Pour en savoir plus sur Korngold et sur le Concerto, vous cliquez ici.
En suivant, Tarmo Peltokoski dirige la lyrico-épique Symphonie n°5 de Dimitri Chostakovitch, la plus jouée des quinze. Elle est en quatre mouvements :
Moderato. Allegro non troppo. Moderato
Allegretto
Largo
Allegro non troppo. Allegro
Durée environ 45 minutes
Impossible d’écouter de tels ouvrages sans connaître un peu de la vie du compositeur, surtout dans le cas de Chostakovitch, en particulier, pour qui musique et environnement, tout au long de sa vie, seront si irrémédiablement imbriqués. Quelques mots ici-même, à commencer par une citation empruntée à Tchaïkovski et qui lui “colle“ si bien à la peau, aussi : « Je suis russe, russe, russe jusqu’à la moelle des os. » On pourrait ajouter « désespérément ». Il sera aussi très intéressant de savoir quel parti-pris le tout jeune chef va choisir surtout dans le finale qui peut présenter deux options radicalement opposées. (voir plus loin le complément sur l’œuvre).
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Sur la Cinquième, en savoir plus, cliquez ici
Orchestre national du Capitole