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« Les liens artificiels » de Nathan Devers

by Ines Desnot

À 24 ans, Nathan Devers publie son quatrième livre, Les liens artificiels, un roman puissant, drôle et tragique, sur la vie virtuelle.

Nathan Devers © Pascal Italo / Editions Albin Michel

« La pluie s’intensifia et il tomba avec elle. À ce moment précis, Julien ne se suicidait pas ; il était une goutte d’eau qui s’écoulait au beau milieu des autres. » Les liens artificiels s’ouvre sur une scène, saisissante, de défenestration, en direct sur Facebook, tandis que défilent sur l’écran les commentaires stupéfiés, effrayés ou cruels des internautes. Ce suicide a une explication, que l’on trouve dans le flash-back qui constitue le roman.

Julien Libérat est un jeune musicien, admirateur de Gainsbourg, qui vit chichement de cours de piano, compose des chansons dans l’indifférence la plus complète, et rumine sa rupture avec sa fiancée. Selon son propre aveu, c’est « un pauvre type dans un monde de cons ». Ce monde, c’est celui de la solitude impossible, où l’on est toujours relié, connecté ; mais c’est aussi celui où la communion avec l’autre est interdite, parce que les relations, notamment sur les réseaux sociaux, sont superficielles, agressives, éphémères.

« L’ANTIMONDE »

Tandis qu’il surfe, désœuvré, sur le Net, Julien découvre une plateforme, « L’Antimonde », un univers parallèle en 3D, une représentation fidèle de la Terre, où tous les déçus de l’autre monde peuvent changer d’existence, et de destin. Cette plateforme a été créée par Adrien Sterner. Ce milliardaire, mélange d’Elon Musk, de Steve Jobs et de Zuckerberg, s’inspire de l’Apocalypse de saint Jean pour ses propres innovations technologiques.

Raphaëlle Dos Santos


Les liens artificiels  •  Albin Michel

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