La seizième édition du salon du livre des Gourmets de Lettres se tiendra du vendredi 30 septembre au dimanche 2 octobre à l’Hôtel d’Assézat. Le point avec Philippe Berrou, président de l’association.
Comment et quand est née l’association Les Gourmets de Lettres ? Quelle est sa vocation ?
Notre association a été créée le 27 octobre 2006, et cette année nous organisons notre XVIème salon du livre qui s’est pratiquement toujours tenu à l’Hôtel d’Assézat, lieu prestigieux où nous sommes accueillis par l’Académie des Jeux Floraux, la Fondation Bemberg et Les Sociétés Savantes. C’est véritablement l’endroit idéal pour recevoir une telle manifestation qui met en valeur l’écriture, la lecture et la culture dans sa globalité. La vocation première de notre association est de promouvoir la lecture et la création littéraire émanant d’auteurs confirmés ou de jeunes talents, tant auprès de ses adhérents que du grand public. Et dans cette optique, nous organisons annuellement le salon et proposons tout au long de l’année des dîners-débats mensuels. En priorité, les auteurs primés lors du salon sont invités à venir présenter leur ouvrage, et à en discuter. Et ces soirées sont bien évidemment ouvertes à tout le monde (1).
Magyd Cherfi est l’invité d’honneur de votre prochain salon. Pourquoi ce choix ?
Notre nouvelle équipe dirigeante a la volonté de mettre en avant un auteur, un artiste issu plus particulièrement de notre région. C’est donc la première fois que nous désignons un invité d’honneur pour dynamiser le salon. Et notre intention est de renouveler cette démarche tous les ans. Nous pensons qu’il est important de montrer que Toulouse et sa région sont riches dans leur diversité culturelle et qu’un nombre important de personnalités issues du monde culturel vit et s’implique non seulement dans le milieu associatif mais également dans de multiples autres domaines. Si cette année nous avons invité Magyd Cherfi, c’est tout d’abord parce qu’il correspond bien à ce point de vue, et qu’il a donné et donne toujours ses lettres de noblesse à l’écriture, mais également à la musique et à la chanson. Il est l’auteur d’ouvrages dont Ma part de Gaulois qui s’est retrouvé dans la première sélection du prix Goncourt 2016. Durant ce salon, nous avons programmé une rencontre le dimanche 2 octobre à 15h30 où il retracera sa vie d’artiste et d’homme.
Le salon s’ouvrira avec un colloque « Littérature et pouvoir » organisé avec l’Académie des Jeux Floraux. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Tout d’abord, il faut savoir que notre salon est, depuis toujours, placé sous l’égide de l’Académie des Jeux Floraux. Instituée en 1323 à Toulouse, elle est considérée comme la plus ancienne société savante d’Europe. Ce colloque animé et organisé par l’Académie a pour objet de conjuguer la littérature et le pouvoir en abordant différents exemples qui seront détaillés par des éminents membres de l’Académie. Il se tiendra dans la salle Clémence Isaure le vendredi 30 septembre à 17h. Henri Barthès, mainteneur de l’Académie interviendra sur les trois pouvoirs d’après une encyclopédie romane du XIIIème siècle : Le Bréviaire d’Amour. André Cabanis, mainteneur de l’Académie abordera Chateaubriand et le pouvoir. Guillaume Delvolvé, mainteneur de l’Académie présentera Simone Weil et le pouvoir. Puis Philippe Dazet-Brun, mainteneur et secrétaire perpétuel de l’Académie conclura sur François Mauriac et Charles de Gaulle.
Quels autres thèmes seront abordés lors des conférences ?
Durant ce salon, 6 conférences seront proposées au public. Je pense qu’étant donné la diversité des thèmes, chacun pourra y trouver son compte. De la poésie à l’histoire, en passant par la BD et la biographie de personnes illustres ou ordinaires, le programme de notre salon est sur ce point, me semble-t-il, très varié et très riche (2). Cette année, nous aurons également un partenariat avec une association de Balma « Vent de Mots » qui nous proposera des lectures d’extraits d’ouvrages primés et également quelques lignes des écrits de Magyd Cherfi. Nous sommes d’ailleurs très heureux et très fiers de collaborer avec cette association qui tout au long de l’année propose des activités de lecture sur le secteur de Balma.
Puis nous aurons également l’intervention de Francis Pornon qui présentera un extrait de son guide sorti récemment Toulouse petits secrets et grandes histoires.
Enfin, la soirée du samedi sera clôturée par un concert de Kessy Mac Queen, artiste de rue non voyant originaire des Caraïbes anglophones qui enchante les Toulousains.
Combien d’auteurs seront présents ?
Ce salon accueillera 50 auteurs et éditeurs. Et cette année, nous aurons le plaisir d’avoir parmi nous la librairie « Le Chameau Sauvage ».
Salon du Livre Toulouse – Les Gourmets de Lettres
1) Sous condition d’une réservation pour une question d’intendance avec le restaurant. A cet effet, tous les renseignements sont sur le site des Gourmets de Lettres.
(2) les conférences proposées durant le salon :
« Arthur Rimbaud » avec Gérard Pirlot, psychanalyste, psychiatre, auteur de plusieurs ouvrages liés aux problèmes de l’enfance à l’adolescence, professeur à l’Université Toulouse II. Il est l’auteur de « La colère de Rimbaud, le chagrin d’Arthur ».
« La Vénus de Lespugue », dont c’est le 100ème anniversaire de la découverte cette année avec Nathalie Rouquerol, préhistorienne, diplômée des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS), spécialisée en histoire de la préhistoire, longtemps membre associée CNRS du laboratoire TRACES à Toulouse. A dirigé pendant 14 ans le musée de la Préhistoire d’Aurignac. Son dernier livre publié est « La Vénus de Lespugue révélée » en collaboration avec le peintre breton Fanch Moal pour la partie illustration.
« Louis Germain, instituteur et père spirituel d’Albert Camus » avec Patrick de Meerleer, écrivain, homme de culture issu du monde rural, passionné par la montagne, la nature et la littérature. Membre de la Société des Études Camusiennes et de plusieurs associations littéraires, auteur de romans et nouvelles, ici biographe de Louis Germain, ouvrage qui a reçu un prix à l’Académie des Jeux Foraux en 2022.
« Idylles de Toulouse » : le regard poétique de l’écrivain italien Andrea Genovese sur la Toulouse d’hier et d’aujourd’hui. Andrea Genovese est romancier, poète et auteur dramatique. Comme le poète latin Ennius qui connaissait trois langues, le latin, le grec et le dialecte osque, Andrea Genovese a trois cordes à son arc d’écrivain : l’italien, le français et le dialecte sicilien. Lectures de textes du recueil par l’auteur et ses amis toulousains Pascal Papini, François Pic, Francis Pornon, Christian Saint-Paul et Svante Svahnström.
« La bande dessinée, des origines à l’âge d’or franco-belge » avec Pierre Arlet.
« Voyager sur le Canal du Midi au XVIIIème siècle » avec Martine Biard. La Toulousaine Martine Biard, historienne moderniste, auteure, entre autres, de Postes et Messageries en Languedoc de Louis XIV à la Révolution de 1789, évoquera «la deuxième merveille d’Europe », après le château de Versailles. Une façon de ressusciter une époque où la communication, les transports mais aussi les célébrations vont commencer à s’organiser au fil de l’eau. Voici une occasion d’approfondir nos connaissances sur le patrimoine et de nous approcher autrement d’un sujet resté d’actualité.
Lecture à voix haute par « Vent de Mots » – Extraits des ouvrages primés et d’auteurs présents au salon, en particulier Magyd Cherfi, invité de la rencontre de Clôture du Salon. « Vent de Mots », association balmanaise de lecture à voix haute, propose des lectures en public, soit dans le cadre de manifestations que l’association organise, soit au sein d’institutions, soit dans le cadre de partenariats avec des acteurs du livre (médiathèque, salons littéraires, …).
Présentation par Francis Pornon d’une page de son guide Toulouse petits secrets et grandes histoires sur Assézat et les Jeux Floraux.