Garorock : le succès de l'édition 2022

Du 30 juin au 03 juillet dernier s’est déroulé le festival Marmandais Garorock. Une 25e édition couronnée de succès de par sa fréquentation et la diversité de ses prestations. Comment l’événement a-t-il su attirer en sortie de pandémie ? Quelles sont les raisons de cette fidélité ? Retour sur quatre journées d’allégresse musicale et festive, de quoi apporter quelques éléments de réponse.

140 000 entrées au total, jusqu’à 45 000 personnes présentes chaque soir et plus de 94 000 festivaliers enregistrés dans la section camping. L’édition 2022 de Garorock a amplement dépassé les espérances de ses organisateurs, comme le confie Christophe Sabot, président d’Olympia Production et coorganisateur du festival : “Nous sommes extrêmement fiers et heureux de cette édition 2022. C’est non sans émotion que nous communiquons ces résultats. C’est une année de travail, une sortie de pandémie, des difficultés, mais notre public a su rester fidèle et nous faire confiance. Cent quarante mille, c’est bien plus qu’espéré”.

Christophe Sabot, président d’Olympia Production et coorganisateur du festival lors de la conférence de clôture. ©LucasLaberenne

À l’origine de ce constat positif, une expérience indéniable. Le festival fêtait lors de cette édition son 25e anniversaire. Par la polyvalence de sa programmation et la gestion millimétrée d’un véritable écosystème propre au Parc De La Filhole (lieu du festival), Garorock a une nouvelle fois confirmé sa place de grand festival de France et même au-delà…

Garorock : Rock, Rap, Électro, un festival pour tous les styles

1) Le rappeur Laylow a réalisé un show d’une heure.
Live digital, déambulation à travers toute sa discographie, un retour public survolté. Il jouera également au Rose Festival en septembre.
2) Izia, un live vaporeux à la joie communicative.
3) Dropkick Murphys, un rock détonnant et engagé et une énergie folle !
4) Le toulousain Specy Men et son univers rap est venu enflammer la scène camping. Une prestation qui a d’ailleurs laissé forte impression au public présent. Artiste indépendant, il fait partie des concerts tremplin de cette 25e édition.

Impossible de l’ignorer, la clef principale de la renommée de Garorock repose sur sa programmation. L’édition de cette année et ses 95 artistes sur six scènes différentes n’ont pas fait exception. Si l’origine du festival se trouvait dans une identité punk / rock, elle arbore aujourd’hui une belle diversité. Électro (Vladimir Cauchemar, Mr Oizo, Panda Dub…), rock (Green Day, Dropkick Murphys..), rap (Joysad, Josman, Laylow, Orelsan…), variété (Vianney, Stromae, L’impératrice), les 25 ans de Garorock ont permis à chacune de trouver son bonheur, une première partie de réponse face à ce succès. “Au fil des éditions, Garorock s’est ouvert à une multitude de style. Petit à petit, parents, enfants et étudiants se sont retrouvés dans le même festival. C’était notre objectif, construire une programmation, grandir avec notre public”, explique notamment Ludovic Larbodie, directeur de Garorock.

“Les talents d’aujourd’hui seront les stars de demain. Il faut leur tendre la main”

Au-delà de cette polyvalence de cibles, l’édition de cette année a également laissé la place à de nombreux artistes émergents ou en développement. Le rappeur Toulousain Specy Men, le Pétrocorien Joysad, ou encore la surprenante Dj Betty, tous ont pu expérimenter l’ambiance et la ferveur d’un grand festival.

“Les talents d’aujourd’hui seront les stars de demain. Il faut aussi leur tendre la main. Je suis allé voir le toulousain Specy Men tout à l’heure, et j’ai pris ma claque ! C’est en faisant ce genre de pari, en créant cette confiance qu’ils joueront sur nos “mainstages” plus tard. Garorock a aussi cette ambition d’accompagnement artistique à sa mesure. C’est quelque chose qui est amené à se prolonger les années suivantes”, complète Christophe Sabot. “C’était un rêve de gosse de jouer à Garo. L’ambiance est unique, l’énergie communicative. C’est la première fois qu’on m’a demandé un rappel ! C’était fou, je me sens chanceux et j’ai hâte de montrer la suite”, décrit Specy Men. Un accompagnement professionnel nouant également un lien étroit avec les artistes. En preuve de longévité, le rappeur Orelsan déjà venu plus de trois fois sur l’événement.

Ferveur et organisation

En plus de ces artistes, c’est aussi son cadre qui joue sur la popularité de Garorock. Marmande, 17 000 habitants, quadruple sa population durant ces quatre jours de fêtes. “Ici, tout le monde vit au rythme du Garo. C’est un vrai plaisir de voir la ville mise en lumière comme ça. On rencontre beaucoup de monde, c’est un accueil chaleureux”, raconte un commerçant du centre-ville. L’espace de festival, quant à lui, est niché en pleine forêt, loin du voisinage. L’impression de se retrouver dans un microcosme à part entière s’en dégage. “Le camping, ses infrastructures, c’est un défi de logistique, mais c’est l’âme Garorock […] Il faut y préserver l’hygiène et la sécurité sans jamais donner une sensation d’enfermement. On a la chance d’être dans un cadre sublime, de pouvoir y intégrer des activités, c’est un atout indéniable”, conclut la direction.