Wu Xiaole publie Les enfants de riches aux éditions Rivages. Un roman fascinant sur la compétition scolaire et dont les droits audiovisuels sont déjà vendus à Netflix.
Chen Yunxian, jeune taiwanaise, rêve d’une vie meilleure. Meilleure que celle de ses parents qui travaillent durement pour peu de richesse. Direction l’université où elle nourrit de grands espoirs. Mais voilà qu’elle rencontre Dingguo. Ce n’est pas une passion dévorante, mais Dingguo lui fait espérer une vie aisée dans un bel appartement du centre-ville. Or, les événements prennent une autre tournure avec une belle-mère mourante et l’appartement promis qui leur passe sous le nez. Chen Yunxian plonge aussitôt dans la frustration et la détermination. Ce qu’elle n’a pas pu réaliser, elle l’offrira à son fils. Peichen a 8 ans et occupe l’esprit de sa mère. Elle veut qu’il intègre le meilleur cursus scolaire pour s’assurer un avenir prospère. Et son rêve deviendra peut-être réalité grâce au patron de Dingguo.
Un pacte avec la haute société
Dingguo attend une promotion, mais son patron le fait languir. Aussi, lorsque ce dernier lui propose de venir diner chez lui avec sa femme et son fils, il accepte pensant que le moment est enfin venu. Le jour J, ils s’aperçoivent qu’ils ne sont pas les seuls invités. Dingguo est contrarié et Yunxian gênée. Elle n’appartient pas à leur monde, ne possède pas d’articles de luxe. En revanche, Peichen sympathise rapidement avec le fils du patron alors que celui-ci peine pour nouer des relations. Il n’en faudra pas plus pour que l’idée naisse dans la tête des parents : Peichen doit intégrer la même école huppée que leur fils. Ils paieront les frais d’inscription très élevés. Dingguo reste perplexe lorsque Yunxian y voit l’occasion rêvée pour placer son fils dans la haute société.
Mais Yunxian ne sait pas dans quoi elle s’engage en signant ce contrat moral. Elle intègre un club très fermé, mais à quel prix ? Wu Xiaole met le lecteur en tension au fur et à mesure de la lecture. Le point de rupture semble imminent à chaque page. Elle réussit ainsi le pari de tenir en haleine de bout en bout tout en dénonçant cette course au sommet, ce désir de réussite envers et contre tout. La critique est acerbe mais jamais moraliste ou brutale. C’est enfin le portrait passionnant d’une femme qui flirte avec les limites. Une lecture de haute voltige !