Fantasmes fondamentaux
Fidèle à un format de longs…ultra courts (le film sous rubrique dure 1h14 !), Quentin Dupieux l’est aussi à des castings vertigineux de pertinence, à une direction d’acteur éblouissante de virtuosité, à des scénarios dont il serait téméraire de ne pas creuser les sillons profonds qu’ils tracent, à des dialogues dans lesquels chaque mot à un poids, enfin à des ambiances frôlant le surréalisme et pour le moins une absurdité jouissive et une loufoquerie désopilante.
Le dernier opus de Quentin Dupieux coche toutes les cases d’une patte cinématographique d’une revigorante originalité. Soit donc Alain (Alain Chabat, épatant comme d’habitude) et Marie (Léa Drucker dans un rôle d’une belle complexité parfaitement assumée). Ce couple vient d’acheter une nouvelle maison dans laquelle, ils sont prévenus, se trouve un conduit amenant à bien des surprises… Alain refuse de l’emprunter. Marie va faire le premier pas. Ce ne sera pas le dernier. Leur vie va diamétralement basculer. Plus prosaïquement, Gérard (Benoit Magimel) et Jeanne (Anaïs Demoustier) vont leur rendre visite et à cette occasion, Gérard va leur faire part d’une opération qu’il vient de subir au japon particulièrement innovante en matière…sexuelle.
Alors que l’ambiance devient de plus en plus lourde autour du quatuor des quinquas, Quentin Dupieux creuse allègrement et sans barguigner les tranchées de nos fantasmes, flirtant habilement sur le thème faustien de l’éternelle jeunesse.
Un nouveau et formidable voyage en absurdie signé par l’un des maîtres français en la matière.
Pour la petite histoire, son prochain film : Fumer fait tousser, verra Benoit Poelvoorde en empereur du Mal décidé à détruire la Terre !! On en salive d’avance.