Cuisine salvatrice
Cathy travaille dans un restaurant étoilé. Elle a du talent, trop d’ailleurs pour son chef qui saute sur la première occasion pour la licencier.
De coups de fil en coups de fil, Cathy répond à une annonce qui va changer sa vie. Pensant se retrouver dans un restaurant, elle découvre avec stupeur qu’elle sera cantinière dans un centre recueillant des mineurs non accompagnés étrangers. Devant, malgré tout, faire bouillir la marmite, c’est le cas de le dire, elle accepte. Sauf qu’elle se refuse d’entrée à servir n’importe quoi à ces gamins. Mais pour cela il faut de l’aide. Qu’à cela ne tienne, ils se portent tous volontaires pour l’aider. Commence alors une formidable aventure humaine qui se terminera par la mise en pièce d’une célèbre et véritable émission de téléréalité managée par quatre chefs…
Cinéaste clairement militant ayant déjà filmé le thème du gaspillage alimentaire, mais aussi celui des femmes SDF, Louis-Julien Petit aborde aujourd’hui celui du parcours migratoire. A part une poignée de comédiens professionnels, tous les jeunes présents à l’écran sont des non-professionnels sélectionnés dans des associations d’accueil parisiennes. Le réalisateur leur a donné les grandes lignes du scénario et les a laissés s’exprimer dans toute leur authenticité et leur spontanéité.
Clairement porté sur les épaules d’Audrey Lamy, pour qui d’ailleurs le scénario a été écrit, ce film, plus subtil qu’il n’y parait, met en valeur les immenses qualités de cette actrice, capable de passer de la pus infernale rébellion à une empathie véritablement salvatrice pour des gamins inconnus. Cathy aussi fait son propre voyage, elle aussi entame un parcours migratoire. D’une autre sorte… Plus universel, plus humain.