Pour les 400 ans de la naissance de Molière, le théâtre du Pavé lui rend hommage avec « La Misanthrope »
C’est un comédien et dramaturge français connu de tous, ses œuvres sont apprisent durant notre scolarité. On utilise même une expression dans lequel apparaît son nom : « parler la langue de Molière ». De vrai nom Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière est né il y a 400 ans le 15 janvier 1622. Pour célébrer cet anniversaire en France et à l’étranger plusieurs évènements ont lieux en son honneur. A Toulouse, le Théâtre du Pavé fête également les 400 ans en proposant de revisiter « Le Misanthrope » par « La Misanthrope » du 20 janvier au 5 février 2022. Rencontre avec Francis Azéma directeur du Théâtre du Pavé et metteur en scène de la pièce.
En quoi votre mise en scène revisitée « La Misanthrope » est-elle différente de la pièce de théâtre « Le Misanthrope »de Molière ?
La grande différence réside dans le rôle des personnages. En effet, dans la Misanthrope les comédiennes peuvent interpréter des hommes et inversement. A travers cette pièce revisitée de Molière on montre que le genre importe peu dans le théâtre. Le plus important c’est le jeu d’acteur.
Vous dites que cette aventure vous a donné l’envie de pousser l’expérience et de transgresser aussi les âges, c’est-à-dire ?
Dans La Misanthrope, j’ai proposé aux comédiennes et comédiens confirmés de jouer des jeunes gens. Cela permet de voir la pièce différemment et d’apprécier le texte.
Quelle a été la réaction des comédiens lorsque vous leur avez exposé cette pièce de théâtre originale ?
Au début, ils ont ri et trouvé l’idée bizarre, mais lors de la lecture et des premières répétitions leurs ressentis ont changé et le projet leur est devenu très intéressant.
Selon vous, votre mise en scène de La Misanthrope serait-elle bien accueillie si nous étions au temps de Molière ?
Je ne pense pas. A cette époque la place de femme était bien précise. Il était inimaginable qu’une femme puisse jouer le rôle d’un homme. La femme n’a pas toujours eu le droit de faire ce qu’elle voulait. De nos jours c’est possible et il faut les mettre en avant et cela passe par le théâtre en leurs offrants des rôles qui ne leur sont pas forcément destinés. Une fois de plus, pour moi le genre importe peu.
Au total, combien de temps vous a-t-il fallu pour adapter et mettre en scène La Misanthrope ?
J’ai dû réadapter les textes afin qu’ils correspondent aux personnages sans toutefois modifier la pièce originale. Aussi, j’ai dû faire des choix sur les scènes qui vont être jouées puisque La Misanthrope ne sera pas interprétée dans son intégralité. Donc, cela a pris 1 an entre l’idée du projet et la concrétisation avec les représentations au théâtre.
Qu’est ce qui vous plaît dans les versions concentrées et resserrées des pièces de théâtre que vous revisitez ?
J’apprécie que mes mises en scènes s’attachent à l’essence de l’œuvre et qu’elles aillent à l’essentiel.
Selon-vous cette pièce « La Misanthrope » peut-elle s’adresser aux jeunes ?
Bien sur ! De nos jours, la jeunesse ne s’intéresse plus aux grands noms de la littérature ou du théâtre. A travers « La Misanthrope » on montre que le théâtre se modernise tout comme l’a fait Molière à son époque. Aussi, cela permet de voir une pièce revisitée et d’y apporter un regard nouveau.
Normalement, il était prévu pour le premier semestre de 2022 de célébrer les 400 ans de la naissance de Molière au Théâtre du Pavé en proposant une immense reprise des spectacles du Grand-Maitre. Mais ce dessein n’a pas lieu en raison de la situation sanitaire. Toutefois envisagez-vous d’organiser ce grand hommage si la situation s’améliore ?
Nous célébrons les 400 ans de Molières depuis 5 ans. Dons, nous avions ce grand projet en tête depuis un certain temps, mais les différentes annonces gouvernementales ne le permettent pas. Pour l’heure, je privilégie les compagnies qui attendent de pouvoir enfin jouer dans notre théâtre. Néanmoins, si la situation s’améliore, il est possible que ce projet se déroule en octobre.