Le roman de la Tour
Plutôt que de nous infliger une thèse de troisième cycle en génie mécanique centrée sur la construction de la Tour Eiffel, Martin Bourboulon nous propose d’en suivre de plus ou moins près l’édification au travers du portrait de celui qui lui a donné son nom : Gustave Eiffel.
Le réalisateur des très rentables Papa ou Maman 1 et 2 en 2015 et 2016, se lance ici dans une toute autre aventure. Prenant le parti du romanesque, il va doubler la construction de la célèbre tour parisienne avec une romance aussi fictive que désespérée. Et tout cela dans un Paris fin 19ème siècle que l’irruption du numérique dans ce film nous fait côtoyer de manière surprenante d’authenticité et de réalisme. Les scènes se suivent donc, soit de manière linéaire dans le récit, soit sous forme de flash-backs.
Ces moments captés dans la vie imaginée de Gustave Eiffel nous font suivre les péripéties ayant présidé aux débuts de la construction de ce monument, mais aussi celles appartenant à la sphère intime de cet ingénieur de génie. L’élévation du premier étage est rendue avec un souci de vérité qui ne peut que forcer l’admiration du spectateur. Frôlant l’épique à plusieurs reprises, ces séquences bluffantes donnent à elles seules le ton surhumain de cette construction. Et finalement cela suffit à nous faire rêver. Par ailleurs, le film impose à merveille le tempérament hors pair de Gustave Eiffel, enthousiaste, visionnaire, travailleur, courageux, voire téméraire. Un fonceur exceptionnel. Que son amour contrarié pour la belle et inaccessible Adrienne (Emma Mackey) devienne ici secondaire n’enlève rien à la qualité de ce portrait flamboyant qui trouve avec Romain Duris (Gustave Eiffel) un interprète idéal.