Le musée Ingres de Montauban est devenu le musée Ingres – Bourdelle…Fallait-il vraiment trois années de rénovation pour un résultat aussi décevant ?
Certes, voilà Bourdelle, l’autre grand homme de Montauban, associé au grand maître Jean Dominique Ingres, c’est sans conteste lui rendre justice. Mais le voilà toujours confiné dans les caves… L’illustrissime Héraklès archer ne dispose toujours pas du recul nécessaire pour admirer un chef d’œuvre d’une telle puissance, quant aux métopes du théâtre des Champs Elysées, elles sont sous votre nez ! La galerie des bustes est organisée de la façon la plus disparate… Il ne suffit pas d’ajouter un nom à un titre pour rendre hommage à un si grand artiste. L’atelier musée Bourdelle de Montparnasse permet de bien mieux apprécier ce géant de la sculpture dans toute sa force.
Ingres n’est guère mieux traité malgré un essai de mise en espace plutôt façon salon XIXème. Mais quelle idée que celle qui consiste à installer une mezzanine pour admirer le songe d’Ossian…d’en haut en vue plongeante ! Cette toile n’était-elle pas destinée au palais du Quirinal suite à une commande de Napoléon Bonaparte…Quant aux magnifiques dessins, ils ont droit à une exposition digne des années 70.
Non, décidément, tout cela n’est pas très contemporain et surtout ne rend pas justice à des œuvres majeures de notre patrimoine.
Intéressons-nous aux deux pavillons qui flanquent maintenant le porche d’entrée du palais épiscopal. L’un accueille la billetterie qui confinée au fond ne laisse aucune aisance aux visiteurs. L’autre sert de salon d’accueil, il est d’une austérité désolante, pas la moindre petite toile ou modeste sculpture. Le musée n’aurait-il rien en réserve pour agrémenter cet espace d’attente.
La librairie salon de thé est tout aussi triste et n’invite guère à s’installer pour un moment de détente.
La remarquable cour est enrichie de tables et de chaises…c’est tout…aucune œuvre d’art, aucune végétation, comme il aurait été agréable d’en faire un jardin à l’italienne avec des arbres en caisse, Montauban n’a-t-elle pas un petit caractère toscan ?
Ce minimalisme est-il vraiment un parti pris de l’architecte Bach Nguyen disparu trop tôt pendant les travaux ?
Montauban possédait tous les éléments pour faire d’un musée de province un lieu majeur de l’histoire de l’art en Occitanie à l’instar de Rodez et de son musée Soulages, ce n’est visiblement pas le choix qui a été fait…dommage…restent Ingres et Bourdelle…
Musée Ingres Bourdelle
19 Rue de l’Hôtel de ville – 82 000 Montauban