Potache en diable
Soit Sébastien, un Croquignol aux petits pieds essayant de fourguer une console de jeux complètement has been volée à des migrants. Sa victime désignée, c’est Patrick (Djimo), un gentil marchand de petits matériels électroniques. Voilà le début du film Les Méchants, partant d’une méga embrouille qui va transformer à leur corps défendant ces deux quadras à peu près inoffensifs en deux dangereux terroristes.
Pour leur premier long de fiction, Les Méchants, les coréalisateurs de ce film potache en diable, ont invité tous leurs potes pour une suite de sketches inégaux certes mais portant un regard acide sur notre temps et les médias en particulier. Sur ce dernier thème nous découvrons Ludivine Sagnier en présentatrice télé à l’affut du moindre buzz, aidée en cela par un deal passé avec une ferme à clics. Sur son plateau, outre des experts qui ne le sont pas, des invités surprenants, tel ce réalisateur qui se porte aux nues tout seul (Mathieu Kassovitz en autodérision jubilatoire), un rappeur tout droit sorti de prison (Anthony Bajon parfait) et dont le manager (Samy Naceri) ne rêve que de l’y voir retourner car c’est un argument de vente majeur. Par ailleurs, on croise Omar Sy en chauffeur Uber, malheureusement pour la séquence la plus faible… Etc, etc. Tout cela fait-il un film ? La réponse est dans la question. Non, certainement pas, même si les travers de notre époque sont ici bien épinglés et arrachent quelques sourires, c’est tout le reste qui dérape : montage, scénario, lumière, cadrage. A vouloir donner un temps à chacun des copains, les réalisateurs ont fait partir leur film en vrille. Et nous avec. Dommage.