Accueil » Rencontre avec Maxime Lachaud, programmateur du 10e FIFIGROT

Rencontre avec Maxime Lachaud, programmateur du 10e FIFIGROT

by Administrateur

Quoi de mieux que les yeux experts de Maxime Lachaud, programmateur de la 10e édition du Fifigrot, pour nous guider dans cette multitude d’événements qui s’enchaîneront du 20 au 26 septembre 2021 ? Voici la looooongue carte postale qu’il m’a envoyée pour répondre à mes questions.

Le festival de 2021 sera-t-il allégé comme celui de l’édition 2020, ou revient-il au format classique ?

Bonjour Carine, hé bien oui, nous revenons au format classique. Soirées, concerts, expos, invités, performances, rencontres littéraires, en plus des projections nombreuses et alléchantes. Je n’ai pas compté mais il y en aura beaucoup, ainsi que des soirées et des projections en plein air. C’est l’année de nos 10 ans, on ne pouvait pas faire petit. Donc préparez-vous à 7 jours de folie du 20 au 26 septembre.

« Les Sans-Dents » de Pascal Rabaté © Loin Derrière l’Oural

En quoi consisteront les Grolympiades ?

Le Gro’Village sera, quant à lui, présent du mercredi jusqu’au dimanche soir sur le port Viguerie et sera le théâtre de nombreuses animations dans l’esprit des jeux olympiques version grolandaise : des concours absurdes, drôles et inutiles. Corinne Masiero présidera le Comité grolympique, en compagnie de Benoît Delépine, Gustave Kervern, Emmanuel Micron et la clique de l’émission Groland. La Flemme grolympique lancera les festivités. Connaissez-vous le Cubeach Volley, le baby foot humain ou le concours de pédales molles ? Vous saviez qu’Helena Patricio peut se transformer en minigolf humain ou en air dancer, mais saviez-vous qu’elle peut aussi devenir un strapontin ? Hé bien, vous pourrez voir ou participer à tout cela, ou encore sortir avec votre plus belle choucroute et crêpage de cheveux pour la soirée GROPEN HAIR autour du film de John Waters. Bien sûr, il y aura plein de projections pour célébrer des décennies de concours insolites et débiles avec les Mardis de l’INA, une projection herzogienne en collaboration avec le Goethe Institut autour de la passion des sports alpins par le plus déjanté et mystique des cinéastes germaniques, et aussi une projection au Musée des Abattoirs autour des performances d’endurance assez délirantes de l’artiste Abraham Poincheval. Avaleurs de vélo, buveurs de bière bavarois, on n’a oublié personne. Ou presque.

Peux-tu nous présenter les grandes lignes filmiques du festival ?

OK, alors en dehors de Grolympiades, il va se passer des tas de choses fantastiques. Nous allons célébrer cinq années de décennies vidéo, de la Beta jusqu’à aujourd’hui, avec des projections de films cultes (Videodrome, Possession…), des ambiances vieille soirée VHS et video nasties, des rencontres et soirées avec Lucas Balbo pour son livre VHS Story ou François Cau, à l’origine du dossier « 50 ans de VHS » pour Mad Movies.

Puis on donnera la parole aux éditeurs vidéo, Nora Mehenni d’Arrow Video, Fabrice Leroy d’ED Distribution, et l’indispensable Nils Bouaziz des éditions Potemkine dont le travail autour du cinéma onirique m’intéresse particulièrement, comme tu le sais, vu que cela m’a inspiré le gros beau livre Potemkine et le cinéma halluciné chez Rouge profond. L’occasion de revenir sur cette aventure avec des projections comme The Amusement Park, le film retrouvé de George A. Romero inédit à Toulouse, ou une projection de Requiem pour un massacre en présence de l’assistant réalisateur du film Vladimir Kozlov, qui viendra aussi présenter son très beau documentaire Kounachir. Ce dernier sera projeté dans le cadre d’une thématique autour de l’ethnologie grolandaise : lieux existants ou imaginaires où l’absurde joue une grande part. De Palilula à Meseta, on va vous faire voyager ! On en a bien besoin après tous ces confinements !

Il y aura des films plus militants ou sarcastiques (le dernier Périot, Peretjako, etc.) et les sections habituelles : Gro l’Art (avec les fabuleux documentaires A l’aube du Vulvolithique et Morgana), Gro Zical (où on reviendra sur la scène post-punk newyorkaise avec Merril Aldighieri pour une soirée mémorable au DADA, mais aussi des films passionnants sur les Pogues ou Talk Talk mais avec des formes vraiment originales et bien grolandaises) et bien sûr les Midnight Movies (Barbaque, Junk Head et un film secret avec plein de ploucs dedans). On fêtera aussi les 10 ans de nos amis nîmois d’Anima au Théâtre du Pont Neuf et ça va être juste grandiose (lectures, performances, concerts, projections…). Vous avez intérêt à réserver à l’avance car le nombre de places est limité et ce sera un des moments forts du festival. Il y aura aussi des focus et cartes blanches (Marco Ferreri, Jim Carrey, Jacques Baratier et le grand Jean-Claude Dreyfus en sa présence). Et les Ciné Bistrots reviennent en force aussi !

Après le dictateur Jean Dujardin en 2019, la grande Prêtresse Blanche Gardin en 2020, vous avez choisi la souveraine inquisitrice Sylvie Pialat…

Hé oui, une grande dame du cinéma qu’on essaie d’avoir depuis plusieurs années ! La souveraine inquisitrice de la Présipauté va devoir départager les dix films de la compétition et il y aura du lourd : le dernier Serebrennikov, le dernier Mandico, le dernier Bucquoy, le dernier Ruffin, le dernier Sean Baker ou le dernier Meurisse, ça va faire mal ! Elle aura aussi sa carte blanche à la cinémathèque de Toulouse avec de belles surprises dans sa sacoche.

Les autres invités ?

Du beau monde comme d’hab, même si nos finances sont toujours très limitées. En dehors de l’équipe grolandaise et des membres à vie (Bouyxou, Godin), vous retrouverez des auteurs brillants (Adrien Dénouette, Gabriela Trujillo, Pacôme Thiellement, Antoine Boute, Lucas Balbo, François Cau…), des réalisateurs comme s’il en pleuvait (Pascal Rabaté, Jan Bucquoy, François Dessagnat, François Ruffin, Xanaé Bove, Merril Aldighieri, Brice Gravelle, Vladimir Kozlov, Jean Libon & Yves Hinant, Fabrice Leroy…), des acteurs (Jean-Claude Dreyfus, Corinne Masiero…), des éditeurs (Vincent Capes, Nils Bouaziz…) des performeurs (Helena Patrico, Alain Guyard…) ou encore des groupes de musique (Nanook & the Huskies, Michaël Grebil-Liberg, Houba, Rastaferraille, Astaffort Mods, Krav Boca, Les Vaginites…)

Ce dont tu es le plus fier pour cette édition ?

Je serai déjà fier si l’édition peut avoir lieu comme prévue. Je suis fier de travailler avec une si chouette équipe depuis toutes ces années, passionnés et bénévoles. Et vu que je suis un enfant de la vidéo qui a grandi loin des villes et des cinémas, je suis impatient quant à notre thématique sur ces cinq décennies d’éditions vidéo, car le cinéma, je l’ai aussi découvert par ce biais-là, et que cela fait partie de l’histoire du septième art et de nos histoires personnelles à nous tous, cinéphiles.
Bises,
Maxime

Toute la programmation est consultable et feuilletable sur le lien en dessous, et sur le site fifigrot.com . Banzaï !

Carine Trenteun

Articles récents