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OSS 117 Alerte rouge en Afrique noire un film de Nicolas Bedos

by Administrateur

Le 117 ne répond plus

En cette période difficile pour le cinéma mondial, la critique se doit de baliser ses réserves. En toute honnêteté bien sûr. Et l’envie de faire un énorme papier sur le blockbuster français qui doit animer la fréquentation estivale est grande. Mais voilà, tout a des limites.

Et s’il est vrai que le troisième opus de Nicolas Bedos était au moins autant attendu que les nouvelles aventures du plus ringard de nos espions, il n’en demeure pas moins qu’il est impossible d’oublier les deux premiers films signés Michel Hazanavicius inspirés des rocambolesques péripéties du trop fameux Hubert Bonnisseur de La Bath : Le Caire, nid d’espions (2006) et Rio ne répond plus (2009). Pourtant dialogues et scénario sont signés du même Jean-François Halin pour les trois films, or ils en sont l’élément principal tant le second degré est de rigueur. OSS 117 est toujours le même également, Jean Dujardin, ici en mode roue libre avec des punchlines douteuses. Et de douteux il n’y a pas que ces phrases que l’on est censé mémoriser à jamais. Sur le thème du méli-mélo politico-financier de la Françafrique, 117 doit aider un potentat local pour sa réélection car ses opposants fleurent bon le communisme. Or, 117 va être obligé d’admettre à ses côtés pour cette mission un nouvel OSS, le 1001 (Pierre Niney qui tire ici largement et sans mal la couverture à lui !). Opposer un agent complétement has been à la génération montante, même si ce n’est pas original, est toujours le ressort d’un comique assuré.

Mais voilà, l’idée n’est pas creusée et 1001 est même sacrifié, à tous les sens du terme… Plus gênant, la manière de prendre du « recul » en surlignant le racisme, le colonialisme, l’homophobie et bien d’autres réjouissances, n’est pas convaincante et du coup laisse planer un malaise qui crispe singulièrement les rires dans la salle. Mais voilà, n’est pas Michel Hazanavicius qui veut. D’ailleurs il a refusé ce film entre autres motifs pour cause de…scénario.

Robert Pénavayre


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